Supertramp

Interview de Roger et Karuna Hodgson - Avril 1997

 

Vous avez été éloigné du public depuis longtemps. Comment les gens ont-ils réagis lors de votre réçente tournée promotionnelle en Europe ? Aviez-vous peur que les gens vous aient oublié ?

Roger :"C'était vraiment réconfortant de réaliser que les ne m'avaient pas oublié et qu'ils n'avaient pas du tout oublié ma musique. Je n'avais pas été dans certains de ces pays depuis 10 ans, aussi c'était fantastique d'être à nouveau en contact avec les gens et de ressentir leur enthousiasme.

Karuna :"Je ne pense pas que Roger avait autant confiance en lui avant qu'il débute la promotion, qu'il le fait maintenant. Je pense qu'il se sent beaucoup plus fort par rapport aux réactions.

Durant ce voyage, il a fait principalement des interviews et a chanté à la radio et la TV sans public. Lui et Andrew ont fait deux shows, dans deux grandes arènes avec un orchestre et un show à Paris, qui a été enregistré en direct pour la radio RTL avec deux cents personnes dans le studio. En terme de shows, ceux-ci ont été les seuls à mesurer quel était l'accueil du public.

Celui de Paris, fut la première fois qu'il faisait, de manière acoustique, un show entier de sa musique. Ce fut l'une des nuits les plus magiques que j'ai eu l'occasion de vivre depuis longtemps. Il y avait des gens qui criaient. Ils étaient tellement heureux de le revoir à nouveau. La France a toujours eu un amour incroyable pour sa musique. C'était vraiment fantastique.

Par rapport à la réponse favorable sur votre retour, avez-vous des regrets d'avoir attendu si longtemps pour sortir un album ?

Roger :"Non, aucun regrets. Cela m'a pris tout ce temps pour sentir que j'étais à nouveau assez fort pour sortir de là. Cela semble une chose amusant à dire, mais depuis tant d'années, mon identité était tellement absorbée en étant membre de Supertramp, que je ne ressentais pas vraiment qui j'étais en tant qu'individu.

Quand j'ai quitté le groupe, ça m'a pris longtemps et beaucoup d'examens de conscience pour sentir à quel point, je m'étais donné du mal pour me remettre à nouveau en selle. C'est une chose entièrement différente quand c'est en votre propre nom. Etre le membre d'un groupe, c'est comme travailler pour une compagnie. Vous pouvez vous cacher derrière la compagnie, mais si le nom de la compagnie est votre propre nom, c'est une tout autre histoire.

Elever un enfant m'a aussi consumé ces 15 dernières années. De manière à faire le meilleur travail que je puisse faire en tant que parent. Je voulais passer autant de temps possible à la maison, c'est pourquoi je n'avait pas du tout été en tournée.

Aviez-vous toujours planifié de prendre du recul du business de la musique pendant une période donnée ?

Roger :"Je n'avais pas planifié de partir tout ce temps-là. Je m'attendais vraiment à être beaucoup plus actif musicalement. En regardant en arrière, je peux voir maintenant pourquoi il était nécessaire de prendre du recul. Mais je ne m'attendais pas à ce que cela soit aussi long.

Au tout début des années 80, beaucoup de choses sont arrivées qui m'ont touchées fortement. Je me suis marié, je suis devenu parent de deux enfants et "Breakfast in America"

est devenu un hit. Ma vie a quadruplé en intensité sur tout les plans et soudain la musique n'était plus mon seul intérêt dans la vie. A partir de là, la musique commençait à devenir quelquechose que je devais faire, plutôt que je voulais faire. Je sentais une pression incroyable pour sortir un tube, aussi je pouvais financer ma vie et m'occupper de tous les gens qui m'entouraient.

La crise a atteint son apogée avec l'album "Hai Hai" quand je me suis retrouvé à faire un album pour tous les autres excepté pour moi. Je me suis senti totalement hors de contrôle et misérable. Et j'ai craqué littéralement. La semaine ou l'album est sorti, je me suis brisé les deux poignets dans un accident. Cet accident m'a appris une incroyable somme de chose sur moi-même et ma relation avec la musique. Je dois croire en ce que je fais à partir de maintenant et cela doit être parce que je veux le faire et non parce que je sens que je dois le faire."

Karuna :"Nous avons fait beaucoup de reconstruction pour éliminer autant d'obligation que possible. Nous n'avions nous mêmes plus de dettes. Il ne faudrait pas que que les gens pensent que ce n'est pas parce qu'aucun album n'est sorti ces 10 dernières années, que Roger n'a pas travaillé sur la musique. Cela n'a pas été productif du fait qu'il n'a rien achevé. Il travaillait tout le temps en utilisant des méthodes qui ne marchaient pas. Et il avait également toutes ces priorités avec les enfants. Tous doivent s'asseoir de manière à continuer dans la famille."

Beaucoup d'artistes solo se sont fait un nom après avoir été membre d'un groupe célèbre. Pourquoi avez-vous eu des difficultés à vous établir comme artiste solo à part entière ?

Roger :"Je ne suis pas un artiste qui à un grand désir d'avoir son nom mis en lumière. Il y a une part de moi qui est très privée. J'apprécie mon intimité. Avec Supertramp, j'avais un très haut degré d'intimité car tout le monde connaissait Supertramp, mais très peu de personnes

savaient qui Roger Hodgson était. Après l'impact que le succès avec Supertramp a eu sur ma vie, j'ai réalisé à quel point ma vie privée pouvait être atteinte en ayant mon propre nom mis en lumière. Ça m'a pris quelques années pour décider, okay, c'est ce qu'est mon cadeau, c'est la raison pour laquelle je suis ici et maintenant je me sens assez fort pour sortir, partager et maintenir certaines limites pour ma vie privée.

Je préfère aussi travailler en tant qu'équipier. La manière hiérarchique où tout le monde travaille pour l'artiste solo n'a pas marché pour moi. Cela fait d'eux des marionnettes et je préfèrerais travailler avec des gens et ne pas avoir des gens travaillant pour moi."

Karuna :"La question d'être dans un groupe par rapport à celle d'être en solo est vraiment importante. Roger a fait deux albums et ils ont été vraiment difficile à faire pour lui. "Rites of passage", même s'il est considéré comme un album solo, était à proprement parler un album de groupe. Il y avait un groupe qui travaillait avec lui et fonctionnait comme un groupe. Cela a vraiment fait la différence en l'amenant jusqu'à l'aboutissement.

Je pense que Roger a finalement réalisé qu'il pouvait avoir les deux à la fois. Il peut sortir un disque à son propre nom, mais a des équipes et des groupes travaillant avec lui comme il le veut. Roger en solo, ne doit pas être Roger en train de travailler sur une île."

Quand vous êtes partis en solo en 1983, était-ce à quoi vous vous attendiez ?

Roger :"Il y a beaucoup de choses qui ont été différentes de ce à quoi je m'attendais en quittant Supertramp et à être moi-même. C'était très émotionnel, de laisser tomber un rêve dans lequel j'avais investit 14 ans de ma vie. Je pense que la plus grande force agissante que j'ai eu quand je suis parti était de me prouver à moi-même, le groupe et le monde que je pouvais faire de la grande musique, à moi.

Il y avait une part de moi que j'ai senti très méconnue, comme si personne n'avait su quelle avait été ma contribution à Supertramp. Ainsi, cette force agissante m'a aidé à créer "In the eye of the storm". Mais oui, c'était vraiment très dur de de laisser tomber un nom qui signifiait autant, pour tellement de gens.

Qu'est-ce qui fait que vous avez été mieux préparé à être un artiste solo aujourd'hui ?

Roger :"J'ai suivi un long chemin et appris beaucoup sur moi-même ces 14 dernières années et je sens que je suis définitivement près pour le prochain chapitre de mon trajet musical. Je suis excité. Mes enfants sont élevés. Mes essences créatrices affluent à nouveau et je sens que le meilleur est encore à venir. Je suis près à sortir autant de musique que je peux, avant que je quitte ce monde."

Vous êtes connu comme un perfectionniste de studio. Pourquoi avez-vous enregistrer un album live ?

Roger :"J'étais à un moment où j'étais très embourbé dans ma vie, à la fois créativement et artisitiquement. J'avais eu deux projets de studio qui étaient tombés à l'eau, ce qui m'avait laissé très abattu. Une des raisons pour laquelle ils se sont éffondrés, était que j'avais essayé de tout faire...tout, le planning, les affaires, les choses pour lesquelles je ne suis pas fait. Tout le monde travaillait pour moi et les situations auraient été soulevées et tout se serait arrêté. Je me sentait très handicapé car rien ne semblait avoir marché.

L'autre chose était que je n'avais pas joué en live depuis 1983, à part pour quelques sorties comme "Night of the proms". Je n'étais plus du tout dans le coup par rapport à la joie de chanter. Je n'étais pas en bonne forme. J'étais abattu, car je ne savait pas comment faire pour retrouver mes forces créatrices. Karuna savait à quel point les choses étaient désespérées. Elle a réalisé que deux choses devait se produire. Un, je devais retrouver l'envie de jouer en live. Et j'avais aussi besoin de faire un album rapidement car j'avais eu une expérience de 8 mois à un an à faire des albums ce qui est trop de travail.

Elle m'a proposé de défendre, consolider organiser et produire cette entreprise majeure... de mettre un groupe, de répéter avec un nouveau matériel et un ancien, faire une petite tournée et finir par un CD live, le tout en quatre mois. J'ai pensé que c'était dingue.

Il m'a fallut un énorme gain de confiance pour être d'accord pour le faire. Elle a du me presser, me bouger et hurler sans arrêt. Mais elle avait raison. C'est exactement ce dont j'avais besoin pour me faire revenir à la vie. Ça a été une expérience incroyable. Andrew a égalemnt mis son propre groupe en attente pour supporter ce projet."

Karuna :"Je ne voyais pas Roger jouer "live" juste comme un truc pour le faire démarrer. Je le voyais aussi comme ça, connaissant qui est Roger ; il a une incroyable personnalité qui réagit bien et son énergie créative, à vrai dire à besoin d'une réaction direct de la part d'autres gens pour trouver sa place. Il n'était pas simplementembourbé dans le studio, il était mort. Il était comme une flaque sur le sol. Il était vraiment mal. Andrew et Roger avaient

aussi une obligation à rester longuement debout avec chacun pour faire un album ensemble. Andrew a 16 ans et n'a pas la patience pour ces longues séances de studio qui se prolongent. S'il y avait eu un espoir de faire quelquechose avec Andrew, cela aurait été en "live", là où, il y a de l'action qui se déroule. C'est une autre raison, pour laquelle, c'est arrivé de cette manière.

Il y a combien de temps qu'a jaillit l'idée de jouer et enregistrer avec Andrew ?

Roger :"Depuis quelques années, je voulais faire quelque chose avec lui. Cela a toujours été une promesse de son père à son fils, de faire quelque chose ensemble, ce qui n'était jamais arrivé. Cela était arrivé un point où c'était comme, eh bien, est-ce que ça finira par arriver papa, ou pas ? Ce fut une opportunité, pour une promesse d'être tenue de ma part envers lui."

Comment avez-vous choisi les autres membres du groupe ?

Roger :"Mikail Graham et moi, avons toujours été amis depuis que j'ai déménagé à Nevada

city en 1980. Pendant, cette période, nous avons fait pas mal de choses ensemble. Il a joué sur "Hai Hai" et nous avons fait des concerts. C'est un individu très doué. Un genre de personnage du style de Brian Eno. Non seulement il est un magicien avec toute la dernière technologie, mais il fournit également beaucoup de créativité et différentes idées musicalement. D'une certaine manière, le CD "Rites of passage" était très superficiel par rapport ses capacités. Une fois que ça lui sort de la tête et qu'il laisse la musique le prendre, il est incroyable.

Mikail m'a présenté à Rich Stanmyre, il y a deux ans. Je l'ai soumis à Rich en tant que "Quiet giant" sur scène, à cause de la solide formation qu'il a donné à la musique. Depuis les spectacles, il s'est mis souvent hors de lui, aussi, je ne pense pas que je l'appellerai encore un silencieux, mais tout de même, un géant. C'est très excitant de voir la confiance qu'il a eu d'être impliqué dans ce projet. Il a un grand sens de ce qui est demandé musicalement et c'est un gars super. J'envisage de retravailler avec lui.

Jeff Daniel, que j'avais rencontré il ya quelques années à un concert d'un semi-Supertramp

que Rick, John et moi avions fait pour honorer Jerry Moss, le co-fondateur de A&M Records.

Jeff avait joué de l'orgue pour nous. Je l'ai vraiment apprécié et j'espérait que nous jouerions à nouveau ensemble un jour. Il a été le dernier à joindre le groupe "Rites of passage", mais y a ajouté tant de choses. C'est un incroyable compositeur et nous nous étions débrouillés pour le persuader de jouer une de ses compositions dans le spectacle, ce que les spectateurs ont apprécié. Il ne le sentait pas très bien de le mettre sur le CD, ce que je comprend, mais je ne pouvait pas l'attendre pour mettre sa musique sur bande. C'est extraordinaire !

Pourquoi avez-vous choisi "l'accolade", pour la couverture du CD ?

Karuna :"Nous travaillions avec une image totalement différente depuis longtemps, au point que les dernières heures, ça n'allait plus ensemble. Nous avons travaillé jusqu'au dernier moment. Nous étions tous dans le studio à essayer de résoudre le dilemme de la couverture de l'album et j'ai monté les escaliers et mis la main sur cette photo que j'avais depuis que j'avais été enceinte d'Andrew. Elle représentait certaines des énergies avec les quelles nous avons travaillé. Je l'ai sorti pou aider à stimuler les images et je ne m'attendais

pas à ce que tout le monde dise :"utilisons celle là". J'ai vraiment été surpris que Andrew dise également ça. Elle lui plaisait vraiment beaucoup. Mais tout le monde l'aimais et elle représentait le symbole évident de ce que nous recherchions et le genre d'énergie que nous tenions. Elle représentait un style universel, une image symbolique, pour "Rites of passage", avec laquelle nous avons tous réagis.

Roger :"L'image a beaucoup de qualités qui nous ont réunis et avec lesquelles nous avons travaillé sur ce projet : honneur, respect, appréciation. Car, ceci était un projet de groupe où tout le monde avait une voix et était responsable envers le groupe pour discuter, plutôt que de ne rien retenir, c'était une expérience très forte qui a demandé beaucoup a tout ceux qui y était impliqué.

Vous avez souffert de quelques blessures innattendues du moins de la part de vos fans, tout au long de votre carrière. Qu'est-ce qui vous est venu à l'esprit, après que vous ayez enregistré "Rites of passage" et qu'alors vous avez attrappé une maladie ?

Roger :"Laissez-moi vous dire que vous n'appellez pas un album "Rites of passage" en partant à la légère. Ce projet a une très riche tapisserie d'histoire associées à lui et venait nous rappeller beaucoup plus à chacun de nous que le pensions. J'ai été, c'est certain très durement mis à l'épreuve pendant ce projet.

Nous sommes allés nous changer les idées après l'enregistrement et je me suis rendu dans la forêt tropicale en équateur et pendant que j'étais là-bas, il y a eu une sorte d'insecte qui a perçé mon système immunitaire. Nous sommes retournés au studio, quand mes jambes ont commençé à gonfler et soudain, je me suis retrouvé dans une chaise roulante et je n'ai plus pu marcher pendant 6 semaines. J'ai perdu 18 kilos et ça a été assez angoissant pendant un moment.

Karuna:"Ce projet entier a été une expérience familiale personnelle incroyable. Roger était très proche de la mort dans beaucoup de domaines. Sa soeur avait un cancer et était avec nous pendant les séances enregistrées. La période à laquelle sa maladie s'est transférée à ses jambes, le rendant invalide fut à vrai dire son dernier mois en vie, une période d'une incroyable crise et tragédie pour lui. Nous le transportions et le déposions dans sa chaise roulante dans le studio. Simplement être capable de travailler à ce niveau, fût pour lui un cadeau depuis que son corps ne fonctionnait plus.

Est-ce que les docteurs ont été capable de diagnostiquer la maladie ?

Roger :"Je crois que cela a été déclenché par beaucoup de choses. Je pense que le stress que j'avais accumulé du fait de la condition de ma soeur, avait beaucoup de choses à voir avec cela et m'a rendu sensible pour attrapper quelque chose. Les docteurs ont appellé ça

de l'arthrite post-infectieuse, ce que je crois a été une partie de cela. Ils ont dit qu'il n'y avait aucun traitement. Tout ce que j'avais à faire, était d'attendre sa fin.

Pourquoi avez-vous sorti "Rites of passage" sur votre label Unichord ?

Roger :"Unichord Production est la création de Karuna et dans beaucoup de domaines, je pense que c'est en fait un album de Karuna. Elle avait la vision pour cela, elle l'a crée. Elle s'est battue férocement pour rester dans la course, et elle a réussi alors que tout était contre elle. Car c'est un projet tellement différent, que nous voulions voir jusqu'oû nous le mènerions de façon indépendante.

Karuna :"C'est une autre réflexion pour essayer de prendre des responsabilités en faveur de l'art. Nous étions prêt à considérer l'idée de nous engager avec un important label, mais j'étais particulièrement réticent à cette idée. Je voulais voir combien de paliers nous pouvions franchir de nous-mêmes avant qu'il soit nécessaire de demander une aide. Vous devez vendre tant avant d'obtenir de l'aide sur quelque plan. La plus grosse part de l'aide

que vous obtenez d'un gros label, c'est l'argent. J'étais prêt à être responsable pour cette part, si je pouvais être impliqué dans le plan. Nous étions capable de sauver une grande partie de l'argent en prenant la responsabilité pour les choses qui arrivaient.

L'autre raison, était que si nous étions partis avec un important label, cela aurait probablement pris des mois pour négocier et nous avions besoin d'agir le plus rapidement possible.

Avez-vous décider de sortir "Rites of passage", ailleurs en dehors de l'Europe ?

Karuna :"On a choisi de le faire distribuer en Amérique, au Canada, au Japon, en Australie et en Amérique du sud. On l'a fait un pas à la fois.

Vous avez un large catalogue de nouvelles chansons prêtes à être enregistrées. Pourquoi est-ce que "Rites of passage" contient des versions "live" de chansons enregistrées auparavant ?

Roger :"Parce qu'en dehors de toutes ces chansons, celles-ci étaient celles qui convenaient le mieux. Nous avons joué pendant deux heures et quart et nous ne savions pas quel allait être le choix final des chansons.

Mais celles que nous avons choisies, étaient celles que nous sentions assez bonne pour justifier d'être sur l'album.

Karuna :"Rites of passage", n'est pas un album studio. C'est un album "live", dont le propos entier était d'être capable d'identifier sa musique par rapport au passé, au présent et au futur. C'était aussi, une manière de revendiquer ces chansons du passé et de les chanter de la façon dont il le voulait.

Vous et Supertramp avaient sortis des albums simultanément pour la troisième fois depuis que vous avez quitté le groupe. Est-ce simplement une coincidence ?

Roger :"Avec cet album, nous avons enregistré le concert le 2 août 1996 avec John Helliwell. A ce moment là, John, n'avait pas été contacté par Rick, pour rejoindre le projet de

Supertramp. C'est arrivé environ un mois après. A l'époque, nous avions fini de mixer le nôtre, c'était la fin de l'année et Rick était déjà en studio en train de mixer le sien. On a réalisé que nous allions être à nouveau en concurrence.

Karuna :"C'est vraiment un hasard. C'est bizarre !

Quelles sont vos pensées sur le nouvel album de Supertramp ?

Roger :"J'aime vraiment beaucoup cet album. Je pense que Rick semble très fort et il semble qu'il a trouvé un bon producteur. C'est véritablement plus un album solo de Rick Davies, car je n'ai pas senti vraiment beaucoup d'énergie de John dessus. Bob a fait du bon boulot.

Le seul problème que j'ai vraiment avec le projet de Supertramp, est à quel point le public a été trompé. Tout le monde espérait depuis des années, voir une réunion entre Rick et moi, aussi quand ils ont appellé ça une réunion et n'ont pas expliqué qui y était impliqué, et ont utilisé ma voix et mes chansons à la radio pour vendre des tickets de concert, j'étais très en colère, pas simplement pour moi, mais pour tous les fans qui m'ont écris en se plaignant et étant déçus.

Si vous n'aviez pas enregistré "Rites of passage", pensez-vous que l'album suivant de Supertramp aurait été un album solo de Rick ?

Roger :"Rick essayait depuis des années de faire un album solo sans succès. En le désignant comme un album de Supertramp, je pense qu'il a trouvé le support dont il avait besoin pour faire un album. Je ne sais pas si vous verrez un jour un album solo de Rick Davies.

Qu'est-ce qui s'est passé entre Rick et vous quand vous avez essayé de travailler ensemble en 1993 ?

Roger :"Rick et moi, à vrai dire, on s'entendait très bien en 1993. Je pense que nous avions tous les deux mûris et qu'on s'était adouçit. On a trouvé les lieux pour se rapprocher, ce que nous n'avions pas pu dans le passé. J'ai apprécié la relation renouvellée, comme je pense qu'il l'a appréciée. Musicalement, je pense qu'on aurait pu faire un bon disque.

Cependant, une de mes conditions pour travailler avec Rick sous le nom de Supertramp, était que sa femme quitte la direction. L'autre, était que je devais être crédité de mes propres chansons et Rick, crédité des siennes. Malheureusement, à la fin, il n'y a eu aucun accord pour l'une ou l'autre de ces choses et nos différences sont devenues plus fortes que la fragile relation que Rick et moi avions établis.

Est-ce que tous les deux, vous avez travaillé ensemble sur des chansons ?

Roger :"Rick n'avait pas une grande réserve de chansons. Il avait quelques bonnes nouvelles chansons, mais je me suis débrouillé de le persuader de regarder en arrière dans le passé et dénicher quelques vieilles chansons dont je me souvenais. C'est drôle, l'une d'elle était :"You win, I lose". J'avais une belle démo que nous avions fait d'elle.

Est-ce que Rick vous a demandé de participer au projet de nouvel album de Supertramp ?

Roger :"Non. Quand on a rompu en 1993, ça a été très dur pour lui. On ne s'est plus parlé depuis.

S'il vous avez demandé, qu'auriez-vous dit ?

Roger :"J'étais trop impliqué dans le projet "Rites of passage", pour même considérer l'idée.

Une des raisons pour laquelle vous avez quitté Supertramp était que vous étiez incapable de faire des changements dans le groupe. Quels changements avez-vous essayer de faire et qui a résisté ?

Roger :"J'avais essayé de trouver les moyens de ramener le groupe à la vie. Je sentais que l'esprit du groupe était mort. Personnellement, on ne communiquait plus les uns avec les autres avec respect . Musicalement, la joie et l'amusement avaient disparu. Je repense à un moment où à mi-chemin du Breakfast in america tour, quand le groupe arrêta de se brouiller pendant les séances sons. Habituellement, c'était là que l'on discutait et s'amusait. L'équipe se nourrissait de cela. Je crois que c'était quand nous sentions encore comme si nous étions un groupe, car les spectacles étaient devenus tellement similaires chaque nuit.

Je pense que quand le brouillage s'est arrêté, cela a sonné le glas du groupe. Ça a commençé a devenir comme si s'était simplement du business. Certaines des suggestions que je faisais à l'époque, comme d'essayer de revitaliser le groupe, était très menaçante pour la sécurité de chacun et ont ajouté à la décision des quatre de continuer sans moi. Et comme, j'avais menacé déjà quelques fois, j'ai vu cela comme une opportunité pour ma liberté.

Avez-vous jamais considéré de vous extorquer de la sortie et de rester avec Supertramp ?

Roger :"Ce qui consistuait Supertramp, était défini par un contrat que nous avons renouvelé

avec A&M records à l'époque de "Breakfast in America". A&M records honorerait un album qui contiendrait soit Rick et les trois autres, moi et les trois autres, ou juste Rick et moi. Tout cela était les combinaisons qu'ils accepteraient comme Supertramp, si nous livrions un album. Avec les vagues que j'avais faites à l'époque et surtout en ayant déménagé dans le nord de la Californie à 800 Km de Los Angeles où tout le monde vivait encore, je me suis aliéné moi-même du reste du groupe. Je ne suis pas parti et je n'est pas été renvoyé. Je ne sais pas comment tu appelerais ça.

Karuna :"Inévitable."

Roger :"Une inévitable croisée des chemins."

Pourquoi avez-vous vous laisser tomber vos droits sur le nom ?

Roger :"J'ai été probablement idiot sur beaucoup de plans. J'avais certainement un avocat épouvantable qui me représentait, alors mais je n'avais aucune autre options à l'époque.

Je ne voyais aucun moyen pour que les relations s'améliorent et je voulais faire autre chose en dehors du groupe. J'avais confiance en mes propres capacités, ma voix et mes propres chansons et je sentais que serais okay.

Karuna :"Et, il avait l'assurance de Rick qu'il n'utiliserait pas les chansons de Roger.

Roger :"C'était la seule chose qui m'intéressait alors. Il y avait tant d'émotion. Je ne pensait

pas clairement. La seule chose qui m'intéressait vraiment, était que si je laissais tomber le nom de Supertramp, je voulais l'assurance de Rick qu'il n'utiliserait pas mes chansons, du moins que je pourrais les prendre avec moi. Il y avait un accord verbal entre Rick et moi. Cela n'avait jamais été mis par écrit, mais c'était le seul accord qui me préoccupait à l'époque.

Le nom fournirait la sécurité pour les quatre d'entre eux et mes chansons seraient ma sécurité. Pour le Brother were you bound tour, il respecta sa parole. Je me suis senti très trahi quand il a commencé à jouer mes chansons en 1988.

Karuna :"Evidemment, Roger si intéressait tant et si intéresse encore à ce que fait Rick maintenant est de fermer la porte sur elles, en ayant un style de relation les représentant ensemble, encore à l'intérieur de Supertramp.

Vous étiez dans le public au spectacle d'ouverture de la tournée 1997 de Supertramp . Qu'avez-vous pensé du spectacle et qu'avez-vous ressenti en voyant Mark Hart, chanter vos chansons ?

Je l'ai apprécié et je pensait que Rick chantait et résonnait superbement. Jusqu'à ce que "Take the long way home", démarre et à ce moment-là, j'ai eu un serrement au coeur. J'ai pensé que Mark Hart paraissait embarrassé de chanter mes chansons. Je ne peux pas comprendre, qu'alors que Rick a tant de belles chansons, pourquoi, il se sent obligé de jouer les miennes. Il est Supertramp maintenant, aussi il devrait le clamer en en faisant un véhicule pour sa musique.

Quelle importance a le succès de "Rites of passage" pour votre futur carrière ?

Roger :"C'est déjà un succès à mes yeux, car je me sens vivant créativement. Mon avis est qu'il deviendra un album apprécié que les gens vont découvrir pendant longtemps. Parce que nous le vendons et le promouvons indépendamment, nous ne sommes pas confinés à une période donnée, comme avec un label important ou il doit enflammer dans les deux mois ou il le laisse tomber. C'est notre premier bébé, sous une nouvelle manière de faire les choses et nous allons le supporter, et nous en occupper pendant longtemps.

Karuna :"Cet album était tellement un projet de reconquête, non seulement pour Roger, mais pour beaucoup de relations. Sur ce plan là, cela a déjà été un incroyable succès. Et, le fait est qu'il y a eu un mouvement significatif en Europe, les deux premiers mois. Je pense qu'il va faire mieux et founir une plateforme pour d'autres projets et d'autres partenariats.

Quel est votre "rite de passage" personnel ?

Roger :"Mon rite de passage a été de laisser tomber mes vieilles habitudes et modèles, qui me retenaient afin de réveiller ma créativité. Une part importante pour moi, est de reconnaître et d'honorer mon partenariat avec Karuna. En produisant ce projet, ses choix de stratégie et sa relation de premier plan m'a procuré une plateforme de sécurité pour accéder à mes capricieux cadeaux. Pour moi, créer est toujours une montagne russe émotionnelle, et elle est la seule assez forte pour me stimuler en maitrisant les choses et en restant dans la course. C'est un travail très difficile et je ne l'envie pas.

Karuna :"Le but pour moi dans ces relations musicales, est de conserver la valeur première du cercle d'énergie avec lequel nous travaillons. Même, si c'est simplement deux personnes qui conservent un haut niveau de respect dans la relation. Roger est revenu à la vie, aussi pour parler, en étant dans un environnement avec d'autres musiciens ou il est à la fois, responsable et honoré pour sa contribution avec tous les autres membres du groupe. Le maintient du format de ce cercle est très important pour moi. C'est une bonne chose.

Que planifiez-vous. Quels sont vos plans immédiat pour le futur ?

Roger :"Il y a beaucoup de rêves qui continuent avec la redécouverte de mon côté troubadour vagabond. Car je n'ai pas fait de tournée ou sorti d'album en 10 ans. J'ai beaucoup de choses à rattrapper. J'ai très faim de jouer pour les gens à nouveau et je suis prêt pour une nouvelle relation avec ma musique et le monde.